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Rouge Gorge

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[EN] "What does not kill me makes me stronger." We often forget that this phrase by Nietzsche, rather than signifying a return to health as healing and overcoming illness, actually expresses the acceptance of illness as a part of oneself, just as much as health. For Nietzsche, "great health" means being able to embrace, both within oneself and outside of oneself, the contradiction of opposing polarities: good and evil, light and darkness, health and illness cannot exist without each other.

This amor fati (love of fate), through which one emerges stronger from a painful experience, runs like a thread of Ariadne throughout the second album of Rouge Gorge, René (meaning "born again"), composed and recorded by the Rennes-based Robin Poligné during his rehabilitation and recovery after a long illness. In eight songs, where the gravity of the subject matter is always counterbalanced by the lightness of the melodies and the warmth of the arrangements, Rouge Gorge captures, like a personal journal, the different stages leading from awakening to resilience.

From Cette guerre, singing in a soft voice the long wait for the day when one will rise from the ordeal, to Des jolies choses, humorously pointing out the empty comforting phrases one can offer when words fail ("There aren’t only pretty things to live through, and that’s just as well"), passing through Pas moi, rejecting the fixed identities and responsibilities that society asks us to shoulder, René invites us to walk with the artist down the path toward the return of sensations, the rediscovered voice, and reconciliation with the world. Therapeutic songs, love songs, or mystical songs—each listener will recognize their own abysses and recoveries in them.

A Rennes cousin to Dominique A’s recent Fragilité (or his song En surface composed for Étienne Daho), heir to the modern youth (Taxi Girl, Elli & Jacno, Daho again), as well as to the arty minimalism of New York’s new-wave (Arto Lindsay, Mars), Belgium’s (Honeymoon Killers, Minimal Compact), or Germany’s (Felix Kubin, Palais Schaumburg), Robin Poligné uses a warm and restrained instrumental palette (Casio or Yamaha organs, analog drum machines, rudimentary guitars, metallic ukulele), which allows him to let the instrumental parts linger in hypnotic loops, with almost oriental tones, played by the organs as a counterpoint to his now deeper voice, with a slightly worn texture.

Initially resistant to compassion ("Go away," he sings right from the first track), Rouge Gorge thus retraces his slow relearning of the interdependence between humans: receiving an outstretched hand, welcoming the tenderness of loved ones, appreciating kindness. Having returned from the Depths (and "their glimmers," track #6), now listening to his body (and the rain beating down on his body—Jaloux, track #3), Rouge Gorge ultimately learns to unconditionally accept life and death, creation and destruction, just as the bird accepts the presence of the wolf within itself (in the playful concluding fable Le loup et l'oiseau) and offers it its most beautiful robe, of shimmering feathers. - WILFRIED PARIS

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[FR] « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». On oublie souvent que cette phrase de Nietzsche, plutôt que de signifier le retour à la santé comme guérison et dépassement de la maladie, exprime au contraire l’acceptation de la maladie comme partie de soi, au même titre que la santé. La « grande santé », pour Nietzsche, c’est de pouvoir accueillir, en soi et hors de soi, la contradiction de polarités opposées : comme le bien et le mal, ou la lumière et l’obscurité, la santé et la maladie ne vont pas l’une sans l’autre.
Cet amor fati (amour de la destinée), grâce auquel on ressort grandi d’une expérience douloureuse, irrigue comme un fil d’Ariane tout ce deuxième album de Rouge Gorge, « René » (comme « né à nouveau »), composé et enregistré par le rennais Robin Poligné parallèlement à sa rééducation et sa reconstruction, au sortir d’une longue maladie. En huit chansons, où la gravité du propos est toujours contrebalancée par la légèreté des mélodies et la chaleur des arrangements, Rouge Gorge photographie, à la manière d’un journal intime, les différentes étapes qui mènent du réveil à la résilience.

De Cette guerre, chantant d’une voix blanche la longue attente du jour où l’on se relève de l’épreuve, à Des jolies choses, pointant avec humour les phrases creuses de réconfort qu’on peut prodiguer quand les mots manquent (« Il n’y a pas que des jolies choses à vivre et c’est tant mieux »), en passant par Pas moi, refusant les identités figées et la responsabilité que l’on nous demande d’endosser, « René » nous invite à parcourir, avec son auteur, le chemin vers le retour des sensations, la voix retrouvée, la réconciliation avec le monde. Chansons thérapeutiques, chansons d’amours ou chansons mystiques, chacun y reconnaîtra ses propres gouffres et remontées.
Cousin rennais du Dominique A de la récente « Fragilité » (ou de sa chanson En surface composée pour Etienne Daho), héritier des jeunes gens modernes (Taxi Girl, Elli & Jacno, Daho encore) autant que du minimalisme arty de la new-wave new-yorkaise (Arto Lindsay, Mars), belge (Honeymoon Killers, Minimal Compact) ou allemande (Felix Kubin, Palais Schaumburg), Robin Poligné use d’un instrumentarium resserré et chaleureux (orgues Casio ou Yamaha, boite à rythmes analogique, guitares sommaires, ukulélé métallique), qui lui laisse tout loisir pour faire durer les parties instrumentales en tourneries lancinantes, aux tonalités quasi orientales, jouées par les orgues en contrepoint de son chant devenu plus grave, au grain légèrement abîmé.
De prime abord rétif à la compassion (« Allez-vous-en », chante-t-il dès le premier titre), Rouge Gorge retrace ainsi son lent réapprentissage de l’interdépendance entre êtres humains : recevoir une main tendue, accueillir la tendresse des proches, apprécier la bienveillance. Revenu des Profondeurs (et « leurs lueurs », plage n°6), désormais à l’écoute de son corps (et de la pluie battante sur son corps - Jaloux, plage n°3), Rouge Gorge finit par accueillir inconditionnellement la vie et la mort, la création et la destruction, comme l’oiseau accepte la présence du loup en lui (dans l’enjouée fable conclusive Le loup et l’oiseau) et lui offre sa plus belle robe, de plumes chatoyantes. - WILFRIED PARIS 

Picture:©DR

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